Nicole LE PEIH

Délégation aux droits des femmes : la crise ne doit pas être synonyme de recul


La Délégation aux droits des femmes a entamé un travail de réflexion, à court et long terme, pour faire face à l’impact de cette période de confinement sur le droit des femmes :

 

➡️ En termes d’impact sur la charge mentale des femmes, d’égalité au sein du couple et de juste répartition des tâches ménagères,

➡️ En termes d’impact sur les droit sexuels et reproductifs des femmes, et de violences conjugales,

➡️ Concernant la place des femmes dans notre société, au regard des différents métiers actuellement en première ligne et à prédominance féminine,

➡️ Et concernant la place des femmes à travers le monde (la diplomatie féministe).

 

Je me suis, pour ma part, concentrée sur le constat et la recherche de solutions à court et long terme sur la conséquence de cette crise sur la charge mentale des femmes.

 

En effet, si la notion de « charge mentale » n’est pas nouvelle, elle a été popularisée par la dessinatrice Emma en 2017 seulement. Elle correspond au « au poids psychologique induit par la gestion des tâches domestiques et familiales » que doivent endosser les femmes, se voyant attribuer automatiquement la charge d’organiser la vie du foyer.

 

Ce poids n’est pas sans conséquences sur la vie professionnelle des femmes.

 

En effet, ce lien fort vie privée / vie professionnelle peut ainsi affecter la productivité des employés. Avec une forte charge mentale, elle affecte particulièrement celle des femmes.

Le confinement a démontré que cette situation tendait à accroître la charge mentale des femmes. Dès lors, la sortie du confinement impliquera de porter une attention particulière à l’impact du potentiel manque de productivité généré par une charge mentale supérieure.

 

✅ La lutte pour l’égalité femmes-hommes en entreprise passera donc obligatoirement par la prise en compte des inégalités au sein de la sphère privée.


De plus, beaucoup d’emplois à prédominance féminine font malheureusement partie des métiers requérant des qualifications différentes, mais moins bien payés, expliquant en partie les 26% d’écarts salariaux entres les hommes et les femmes. 

 

J’ai pu obtenir des témoignages sur ma circonscription, qui confirment ces différents constats. Au-delà des tâches ménagères, les retours sont unanimes : 

 « Il faut toujours penser à tout. J’ai par exemple compté le nombre de boulangeries devant lesquelles il passe chaque jour, sans penser à prendre le pain… »

 « Il n’y a aucune remise en cause car il sait que je vais y penser ».

 « Je culpabilise lorsque je ne m’en occupe pas. Lui, non. »

 

Ces témoignages nous prouvent que la prise de conscience des conjoints de ces problématiques est primordiale.

 

Plusieurs pistes de réflexion peuvent d’ores et déjà nous faire réfléchir :

 

  • Des enjeux de court terme, qui visent à empêcher l’impact de la crise sur le travail et la carrière des femmes, et à prendre conscience de la valeur des emplois dits « féminisés » ayant largement contribués à la résolution de la crise,
  • Des enjeux de long terme, qui visent à s’atteler aux causes du problème : traiter les inégalités dans la sphère privée.

 

Tous les députés de la Délégation aux droits des femmes participent à ces contributions.

 

C’est ensemble que nous réussirons à faire changer les mentalités.

 

 


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