Le 9 mai, à Lorient, j’ai participé à la rencontre organisée par l’association des maires et présidents d’EPCI du Morbihan réunissant élus et acteurs du monde agricole pour évoquer la situation de crise que vivent les agriculteurs confrontés à la montée en puissance de l’agribashing. Leur cri d’alarme est direct : « On ne peut pas accepter tout ce discrédit sur l’agriculture, qu’elle soit conventionnelle ou bio. L’ambiance autour de nous prend des proportions délétères ». La coupe est pleine pour le monde agricole : pesticides, glyphosate, intrusions illégales, menaces, diffusion de vidéos accusatrices sur les réseaux sociaux, attaques de boucheries, etc.
En tant qu’agricultrice, je suis sensible à leurs préoccupations et je comprends la détresse psychologique des exploitants qui doivent répondre aux demandes contradictoires de la société : une alimentation à bas prix mais de qualité ; une production de masse sans avoir recours aux apports de la science…
La loi Egalim votée en 2018 a établi de nouveaux rapports entre agriculteurs et distributeurs, permettant de répondre en partie à ces contradictions. L’agriculture est au cœur de nombreux enjeux sociétaux : souveraineté alimentaire, défi climatique, vie de nos campagnes, sûreté sanitaire... Pour y répondre, la mobilisation de tous les acteurs est engagée. Une dynamique positive est en marche. La stopper en cultivant l’agribashing serait une profonde erreur.